Le Comité Permanent des Droits de l'Homme (CPDH) des Émirats Arabes Unis, en coopération avec l’Union Générale des Femmes et le Bureau de Liaison d’ONU Femmes pour le Conseil de Coopération du Golfe à Abou Dhabi, a organisé un événement intitulé : « Le Changement Climatique et les Moyens d’Atténuer la Violence Genrée », au Pavillon des femmes de la COP28.

Dans son discours d'ouverture, Jamal Al Musharakh, Représentant permanent des ÉAU auprès de l'ONU et d’autres organisations internationales à Genève, a souligné que la COP28 ÉAU faisait de la question des femmes et de l’égalité des sexes une priorité absolue dans l'agenda climatique.

Il a ajouté que la Conférence avait consacré une journée entière du programme présidentiel à cette problématique, marquant ainsi l'importance cruciale d'accroître le rôle et la participation des femmes dans la lutte contre le changement climatique. La présidence de la COP a par ailleurs mis l'accent sur le renforcement des compétences des cadres nationaux et sur une représentation accrue des femmes dans ses différentes activités. Notant que l’équipe de négociation des ÉAU comprenait de nombreuses jeunes femmes talentueuses, expertes en diplomatie climatique et négociations internationales, il a salué leur contribution active à la réalisation des objectifs de durabilité du pays.

Il a également affirmé que les ÉAU sont activement engagés sur la scène internationale dans la lutte contre le changement climatique. En tant que membre du Conseil des Droits de l’Homme, et en partenariat avec le Royaume-Uni, les ÉAU ont soumis un projet de résolution sur l’éducation des filles, adopté par le Conseil lors de sa 54e session sans vote. Cette initiative inédite est la première du genre à se concentrer sur l’impact du changement climatique sur la scolarisation des filles, notamment les défis auxquels elles sont confrontées, y compris la violence.

La résolution a mis en évidence l'impérieuse nécessité de renforcer la protection des écolières contre toutes formes de violences et de harcèlement, particulièrement en contexte de crises ou de catastrophes naturelles.

Par ailleurs, En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, les Émirats Arabes Unis jouent un rôle moteur dans la prise en compte des enjeux climatiques et de leurs repercussions sur les zones de conflit.

Lors des sessions publiques du Conseil, la délégation émiratie plaide inlassablement pour une écoute accrue des représentants locaux des communautés vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, tout en soutenant les organisations pour qu'elles puissent concevoir et piloter des solutions climatiques adaptées.

Pour sa part, la Dre Moza Al Shehhi, Directrice du Bureau de Liaison d’ONU Femmes pour le CCG à Abou Dhabi, a souligné le rôle du bureau dans le pilotage de la campagne des « 16 jours d’activisme contre la violence genrée », organisée chaque année du 25 novembre au 10 décembre.

Elle a rappelé que la violence à l’égard des femmes demeure un frein majeur aux efforts mondiaux pour leur autonomisation, révélant qu'au niveau global, cinq femmes perdent la vie chaque heure en raison de la violence. Un constat alarmant s'ajoute à ce tableau : seulement 1% de l'aide humanitaire mondiale est consacrée à la lutte pour l'égalité des genres.

Elle a précisé que le thème de la campagne de cette année mettait l’accent sur l’importance d’investir dans la lute contre les violences. Tel financement pourrait en effet renforcer l'autonomisation des femmes, éradiquer les violences et aider les survivantes à reconstruire leur vie. Un enjeu d'autant plus crucial que 40 % des femmes violentées osent finalement demander de l’aide.

Intervenant dans le débat, Reem Al-Salem, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences, a indiqué que le changement climatique touche principalement les femmes et les filles. Ce phénomène, a-t-elle expliqué, les expose particulièrement au déplacement forcé, à la vie dans des camps ou des abris de fortune et multiplie les risques de harcèlement, d'agressions sexuelles et de mariages forcés.

Dans son allocution, elle a a insisté sur l'urgence d’intensifier les efforts internationaux en vue de protéger les femmes et les filles en période de catastrophes naturelles et de conflits armés, ainsi que de développer des programmes aptes à assurer leur protection, leur réinsertion et la préservation de leur dignité.

Dans son intervention, Sajida Shawa, Cheffe du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) aux Émirats Arabes Unis, a salué la position des Émirats qui ont accordé une priorité notable aux organisations humanitaires lors de la COP28.

Elle a mis en lumière le rôle de l’OCHA dans la mobilisation et la coordination des interventions humanitaires efficace, en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux, pour soulager les souffrances humaines en situation de crise, renforcer les capacités de prévention et de préparation, et promouvoir des solutions durables.

Ahlam Al Lamki, Directrice du Département Recherche et Développement de l'Union Générale des Femmes, a exposé l'engagement des Émirats Arabes Unis en faveur des droits des femmes, de la planification stratégique et de leur protection en situations de crise. Elle a également mis en lumière le rôle clé du pays dans la promotion de l'agenda international « Femmes, Paix et Sécurité », notamment à travers la formation des femmes spécialisées dans le maintien de la paix et le renforcement des capacités de la communauté international dans ce domaine. Ces initiatives visent à développer l'expertise féminine pour une contribution plus active aux processus de paix, tout en répondant aux besoins spécifiques des femmes dans le cadre des efforts internationaux d'aide

Cet événement s'inscrivait dans le cadre du programme national annuel des droits de l'homme, sous l'égide du Comité Permanent des Droits de l'Homme que préside le Dr Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats Arabes Unis.

L’événement a mis en lumière l'exploration des méthodes et des stratégies visant à lutter contre la violence genrée et à en réduire l'impact dans le contexte du changement climatique.